Ma pratique s'inscrit dans une question philosophique ancienne : la matière est-elle la source de la conscience, ou la conscience façonne-t-elle la matière ?
« Dans l'exploration du diaphane - ce qui est transparent, fin et insaisissable - mon travail cherche à brouiller les frontières entre le naturel et l'artificiel, l'organique et l'inorganique. À travers mes peintures, je tisse ensemble des éléments de ces deux mondes : le monde naturel de la flore, de la faune, des minéraux, et les constructions synthétiques de la civilisation humaine, telles que des artefacts religieux, des sculptures, des outils et des produits industriels. Cette fusion présente un dialogue continu sur la distinction floue entre ce qui est considéré comme naturel et ce qui est perçu comme une création de la conscience humaine.
Ma pratique s'inscrit dans une question philosophique ancienne : la matière est-elle la source de la conscience, ou la conscience façonne-t-elle la matière ? C'est une dichotomie qui a intrigué les penseurs des traditions métaphysiques antiques aux sciences cognitives modernes. Je m'engage avec ces questions non pas en apportant des réponses, mais en les manifestant à travers des images qui résident dans un espace liminal - un espace qui remet en question les préconceptions du spectateur sur la forme, la substance et l'existence elle-même.
La notion de « diaphane » est essentielle à mon approche. Elle représente non seulement une transparence littérale, mais aussi une transparence métaphorique : le voile mince qui sépare la perception de la réalité. En termes anthropologiques, cette finesse peut rappeler les tensions dualistes dans les cultures animistes, où les objets - qu'ils soient naturels ou fabriqués par l'homme - sont imprégnés d'une signification spirituelle. De manière similaire, dans les œuvres du philosophe Henri Bergson, il y a une insistance sur la fluidité du temps et de la mémoire, suggérant que la matière elle-même n'est pas une entité fixe mais quelque chose continuellement façonné par le flux de la conscience.
J'aspire à ce que mes peintures soient une invitation - une invitation pour les spectateurs à questionner, à regarder à travers le voile mince de la réalité, et à contempler les relations complexes entre le visible et l'invisible, entre l'existence et la possibilité. À travers cette exploration, j'espère atteindre l'essence de l'être dans un monde en constant changement, perpétuellement en création, et éternellement diaphane. »