Maryam Eizadifard (née à Téhéran, Iran ; vit à Montréal, Canada) s'intéresse aux notions d'espace et de temps, inhérentes à l'immigration et au déracinement. Elle puise dans son expérience personnelle pour sonder les mouvements migratoires à travers trois axes principaux : le dépaysement, le lieu et la condition féminine. Sa pratique allie les arts imprimés, l'installation, la photographie et la vidéo afin de générer une stratigraphie mémorielle des endroits visités par l'artiste.

Son travail repose sur le processus de la dérive, par lequel Eizadifard tente de recréer l'expérience de son arrivée au Canada, cherchant volontairement à se « perdre » au cours de ses promenades. Elle recueille ce qui caractérise sa relation à l'espace, et plus largement les rapports que les individus et les collectivités

entretiennent avec leur environnement, puis le traduit en différentes textures matérielles et immatérielles qui permettent d'en mesurer l'impact sur les corps et les mémoires. Les oeuvres de l'artiste exposent l'éphémère, le transitoire, l'onirique et le fantasmé, ouvrant sur une réflexion interculturelle et humaniste.

Ses projets récents s'articulent autour de la résonance géopoétique du lieu et de son potentiel à activer la mémoire. Eizadifard croise les temporalités, les langages et les éléments naturels pour explorer le souvenir, autant celui fraîchement formé que celui enfoui au plus profond de notre psyché.