Charlie Oscar Patterson produit simultanément plusieurs corpus d’oeuvres qui puisent à l’histoire de la peinture moderniste et sont en continuité avec celle-ci. En résulte une fusion entre peinture et sculpture dans des oeuvres évoquant un minimalisme abstrait. 

Ses premières créations en relief ont été réalisées à l’acrylique afin d’obtenir une surface parfaitement lisse qui met l’accent sur le côté sculptural, les formes et les couleurs. À ce stade, l’idée d’avoir des marques de pinceaux ou tout autre type d’imperfections représente une distraction pour l’oeil. L’artiste était à la recherche d’une précellence digne d’une surface générée par ordinateur. 

 

Les plus récentes compositions modulaires utilisent la peinture à l’huile pour des raisons complètement opposées. L’artiste ne cherche plus la perfection, mais plutôt des couleurs plus denses et plus riches. Pour y parvenir, il superpose de nombreuses couches d’huile, dans certains cas jusqu’à quinze épaisseurs, ce qui crée une surface à la couleur profonde et à la texture fruste. Il s’intéresse ainsi à la vision de l’observateur et à sa relation avec l’oeuvre, une perception qui différera énormément selon l’endroit d’où les oeuvres seront vues. Il sait que la plupart observeront les tableaux sur l’écran de leur téléphone portable et qu’ils percevront les oeuvres comme un travail minimaliste de forme et de couleur, mais que le regard sera transformé si l’amateur a l’opportunité de les voir dans leur forme sculpturale avec toute leurs nuances. Le plus grand désir de Patterson étant que ses toiles produisent sur le spectateur le même puissant effet que la musique ou la littérature. Pour lui, ses compositions représentent un instrument de musique qui joue avec la lumière.